cinefoliO


BLACK & LIGHT

Réalisé en 1974 par détournement de matériel informatique, à l’aube de l’ère de l’image numérique.
7’48’’ sonore

photogrammes: original du film "Black & Light" perforé par ordinateur sur support 16mm opaque
photogrammes: original de film perforé par ordinateur sur support 16mm opaque
(Black & Light – © Pierre Rovere)

Grand prix du film abstrait, Montpellier 1974.

Diplôme d’excellence du 5e Festival international du cinéma en 16mm, Montréal 1975.

Le son et l’image sont réalisés sans l’intervention d’aucun appareillage cinématographique, par détournement de matériel informatique datant du début des années 60. Dans sa version initiale, ce film est probablement le seul de l’histoire du cinéma à être en noir et blanc de façon absolue. Le noir absolu est réalisé par l’utilisation d’une bande 100% opaque (bande magnétique 16mm dans un usage contre-indiqué, ou film très haut contraste exposé). Le blanc absolu est obtenu par perforation de la bande ; on obtient donc 100% de la luminosité fournie par le dispositif de projection.

En effet, à l’origine, aucune copie n’était faite en laboratoire. Chaque ‘tirage’ était un original, génération unique légèrement différente de la précédente du fait d’un léger glissement aléatoire qui s’opérait lors de la production informatique par perforation du film 16mm. Six (?) originaux avaient ainsi été exécutés à l’origine ; il n’en subsisterait que trois ou quatre.

Extrait (basse résolution) de Black and Light – © Pierre Rovere

Le film a été présenté sous 3 formes:

  • en projection en salle, sur écran,
  • en projection verticale dans une caisse à brouillard exposant le mouvement des rayons,
  • sous forme de “tableau cinégraphique” aussi dénommé “structure”.

Projection verticale dans une caisse à brouillard.

Faisceaux Black and Light : dispositif créé dans le cadre d’une “installation” au Musée National d’Art Moderne – Centre Georges Pompidou, du 10 au 21 janvier 1979.

Dispositif créé par Pierre Rovere dans le cadre d'une "installation" au Musée National d'Art Moderne - Centre Georges Pompidou.
Tableau cinégraphique du film "Black & Light" de Pierre Rovere
Black and Light – Tableau cinégraphique – © Pierre Rovere

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IRIS

Réalisé en 1976 par traitement selon un processus de laboratoire non conforme.
9’23’’ sonore

photogrammes d'une séquence en copie inversée du film "Iris"
photogrammes d’une séquence en copie inversée
(Iris – © Pierre Rovere)

La séquence de base d’Iris est un cycle construit d’évènements colorés, suivi de sa copie en inversion chromatique réalisée en laboratoire.
Cette séquence de base est de nouveau inversée-copiée, et ainsi de suite, copie inversée de la copie inversée, de génération en génération. Chaque séquence d’inversion-copie est, selon les standards établis, une dégradation. Mais à y regarder de plus près, cet engendrement successif enrichit l’image. Les impressions qui en résultent sont assez captivantes.

Cette œuvre se situe entre la répétition à l’identique et le double processus de dégradation-complexification de la matière photographique. ¹

¹ P.H. L’art du mouvement – Collection cinématographique du Musée national d’art moderne, catalogue sous la direction de Jean-Michel Bouhours, Éditions du Centre Pompidou, Paris 1996, p391

Le son, réalisé sur un synthétiseur de fréquences (oscillateurs et filtres), ponctue les passages des séquences d’inversions-copies.

Extrait (basse résolution) de Iris – © Pierre Rovere

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ZÈBRES

Réalisé en 1978, sans caméra ni matériel cinématographique.
6’38’’ silencieux

bande de film montrant la continuité entre les photogrammes du film "Zèbres"
bande de film montrant la continuité entre les photogrammes
(Zèbres – © Pierre Rovere)

L’image photographique de trois zèbres, leur graphisme et leur environnement génèrent les photogrammes de ce film, qui, projeté, n’est ni une représentation des zèbres, ni une continuité de mouvement, mais une succession d’effets isolés qui semblent aléatoires, alors même qu’ils sont engendrés par une image photographique parfaitement structurée. Les zèbres ne sont pas le film (on ne les voit pas dans le film projeté), mais ils sont la structure du film, c’est-à-dire sa partition (ce qui fonde la succession des images de celui-ci).

Le film est présenté à la fois en défilement (projection) et sous sa forme de “tableau cinégraphique”, également dénommée “structure”. Ici, c’est le tableau cinégaphique qui est à l’origine du film et non l’inverse.

Extrait (basse résolution) de Zèbres – © Pierre Rovere
Tableau cinégraphique du film "Zèbres"
Zèbres – Tableau cinégraphique – © Pierre Rovere

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inTO

Réalisé par usage oblique du système videotex Télidon.

1’02’’ silencieux

inTO : Une multiplication au carré.

Réalisé avec Télidon, système canadien de videotex des années 80.
Bien qu’ayant avant tout vocation à véhiculer de l’information textuelle et illustrative, plusieurs artistes canadiens ont obliqué vers une utilisation de ce système comme outil de création artistique graphique ou vidéographique.
Ce film, comme les 3 autres réalisés par Rovere avec cette technologie, a le charme rudimentaire et primitif des débuts de l’ère de l’image numérique.

Extrait (basse résolution) de inTO – © Pierre Rovere

Du milieu des années 70 au milieu des années 80, la démarche artistique de Rovere l’a fait privilégier le cinéma expérimental (media film 16mm, vidéo analogique, images de synthèse).

Ce “cinéfolio” (ou portfolio cinématographique), n’a pas pour vocation d’être exhaustif, mais seulement de rendre compte de l’esprit de sa démarche au travers de ses réalisations les plus significatives. En revanche, la plupart des films de Rovere sont au catalogue Lightcone.

On les trouve également au catalogue de cinedoc-ParisFilmsCoop.